La VITIculture raisonnÉe
Le Domaine Tariquet a opté résolument pour une culture raisonnée dès le début des années 1990.
L’expression même de « raisonnée » implique une réflexion continue sur la conduite du vignoble et un état de veille permanente.
Le Domaine Tariquet a opté résolument pour une culture raisonnée dès le début des années 1990.
L’expression même de « raisonnée » implique une réflexion continue sur la conduite du vignoble et un état de veille permanente.
Sans position dogmatique, nous cherchons à prendre le meilleur de ce qui peut se pratiquer en conventionnel et en bio en l’adaptant à notre terroir, notre climat et nos vignes. Chaque situation est différente et il ne peut y avoir de réponse globale et systématique.
Le choix de cette viticulture raisonnée a pour objectif d’améliorer durablement les conditions de la culture du vignoble et les interactions avec son environnement. Cette démarche permet d’anticiper et de limiter les impacts de nos pratiques viticoles.
L’expression même de « raisonnée » implique une réflexion continue sur la conduite du vignoble et un état de veille permanente. Cette réflexion s’enrichit continuellement de l’expérience et du savoir-faire accumulés, des avancées scientifiques, des progrès techniques et de la connaissance de notre environnement.
Au-delà des cahiers des charges agronomiques, cette intégration de la complexité du vivant implique non seulement de mettre en œuvre des moyens mais aussi et surtout d’en mesurer les résultats concrets sur la qualité organoleptique de nos cuvées, les résidus, la vie des sols, la biodiversité, l’eau, le cycle carbone, etc.
La vigne est soumise aux aléas climatiques : épisodes de gel printaniers jusqu’aux Saints de glace, grêle, tempêtes, pluies excessives, sécheresse. Ces évènements saisonniers, plus ou moins fréquents et intenses, ont des conséquences importantes et parfois dévastatrices sur la récolte.
À ces évènements exceptionnels s’ajoutent des maladies récurrentes, inhérentes à la vigne. En effet, tous les ans, comme tout être vivant, la plante est confrontée à des pressions cryptogamiques (dues à des champignons), bactériennes, virales, et à des ravageurs. Tout vigneron accepte et connait ces lois de la Nature.
Comme pour tout être vivant, le bon état de santé de la vigne augmente son immunité naturelle et lui permet de mieux résister aux maladies. Pour cela, le domaine a développé tout un ensemble de pratiques culturales spécifiques.
« Que ton alimentation
soit ta première médecine. » (Hippocrate)
On dit que la santé passe par l’alimentation, cela est aussi vrai pour la vigne : une vigne bien nourrie aura tendance à être plus résiliente face aux agressions extérieures. Nous prêtons donc une attention toute particulière à soutenir la vie des sols qui est garante du potentiel nourricier de la terre.
Dans une démarche durable, cette nutrition doit être équilibrée. Trop, et la vigne va surproduire et perdre en qualité. Pas assez, et le sol appauvri risque de dépérir. Dans les deux cas, le sol et la plante seront fragilisés.
Afin de produire ses fruits, la plante prélève dans le sol, à travers ses racines, des éléments nutritifs principalement issus de dégradation de la matière organique. La plante va ainsi recomposer une nouvelle matière organique lors de sa croissance végétative et de la production de ses fruits. Or, au terme de leur maturité, les raisins sont récoltés et n’ont plus l’occasion, par décomposition, de restituer au sol cette matière prélevée. Nous compensons cette matière organique « exportée » lors de la vendange en apportant chaque année du compost organique dans la vigne.
Dans le cadre d’une viticulture régénératrice, nous avons fait le choix d’utiliser des amendements organiques, issus de compost, fumier, déchets verts, et non des fertilisants minéraux.
En effet, les amendements organiques « alimentent » la vie du sol : l’ensemble des macro et micro-organismes du sol « digèrent » la matière organique sur plusieurs années pour en libérer progressivement les minéraux et oligoéléments qui deviendront assimilables par la plante pour son alimentation et sa croissance végétale et fruitière. Cette matière organique contribue également à la bonne texture des sols et à leur capacité à retenir l’eau de pluie.
Nous n’utilisons pas de fertilisants minéraux, bien qu’ils soient immédiatement assimilables par la plante, car ils provoquent une série de phénomènes, dans le cadre d’apports massifs, que nous préférons éviter dans une démarche de long terme :
Les maladies de la vigne les plus fréquentes sont dues pour l’essentiel à des champignons : le mildiou et l’oïdium peuvent attaquer les feuilles puis les fruits de la vigne en période végétative depuis l’apparition des bourgeons en avril jusqu’à la maturation des baies en août. Quant au botrytis, il s’en prend aux fruits mûrs et les recouvre d’une pourriture grise. Cette pression fongique, et particulièrement le mildiou, est naturellement plus forte sous un climat océanique, tel qu’en Gascogne, plus humide au printemps et en été qu’un climat méditerranéen ou continental.
En juin et juillet, la flavescence dorée, également appelée jaunisse de la vigne, est transmise par un insecte, la cicadelle, et elle est redoutable parce qu’elle se répand rapidement – il faudra arracher les vignes de la parcelle contaminée. L’État ordonne donc aux vignerons, par arrêté préfectoral, d’effectuer dans leurs parcelles plusieurs traitements systématiques contre l’insecte vecteur de la maladie.
Des papillons comme l’Eudémis ou la Cochylis peuvent aussi commettre des ravages : leurs vers perforent le grain de raisin qui se vide de son jus et favorise le développement de la pourriture.
Plus grave encore est l’esca qui menace le pied de vigne lui-même ; cette maladie du bois, inoculée par un cortège de champignons, dessèche et fait mourir le cep de vigne. Il n’existe plus de traitement autorisé à ce jour. Cette maladie en plein développement depuis le début du siècle est désormais la première cause de dépérissement de la vigne en Europe.
Par exemple, pour tenir compte des différents microclimats parcellaires, les équipes du domaine ont installé des microstations météorologiques qui leur permettent de suivre au plus près l’évolution des variables microclimatiques. Les interventions peuvent donc être ciblées, et mises en œuvre uniquement lorsque c’est nécessaire.
Ces interventions consistent avant tout en des pratiques culturales destinées à prévenir et limiter la propagation des infections, et à l’application réfléchie de traitements biodégradables majoritairement à base de produits de biocontrôles, de synthèse ou naturels, ainsi que des produits biologiques à base d’extraits de plantes, stimulateurs des défenses naturelles de la vigne.
L’utilisation de cuivre, traitement phytosanitaire également autorisé en bio, génère des résidus et perturbe la biodiversité des sols lorsqu’il est appliqué avec excès. Comme tous les métaux lourds, le cuivre ne se dégrade pas mais, à l’inverse, se cumule au fil du temps. Au domaine, les doses de cuivre utilisées sont inférieures de 30 à 50% au seuil maximal autorisé en bio, selon les millésimes et la pression maladie. Afin de réduire considérablement l’utilisation de cuivre, nous préférons investir dans l’utilisation de produits de type biocontrôle et des intrants biologiques alternatifs dont le mode d’action repose sur des mécanismes naturels qui stimulent la vie du sol et de la plante sans laisser de résidus phytosanitaires.
Un autre avantage des produits de biocontrôle et des intrants biologiques est la stimulation des défenses immunitaires naturelles de la plante afin qu’elle soit plus résistante aux maladies. Pour cela, nous appliquons, directement sur la surface foliaire, des macérats à base de plantes fermentées, excellents initiateurs des défenses naturelles.
Au Domaine Tariquet, la lutte raisonnée passe également par la gestion des équilibres des populations de ravageurs plutôt que par leur éradication. Ainsi, nous privilégions pour la régulation de certains insectes (comme l’Eudemis) la confusion sexuelle. Cette méthode consiste à installer des diffuseurs de phéromones ciblées (les mêmes que les substances chimiques secrétées par les femelles de l’espèce concernée) qui vont perturber les insectes mâles et les empêcher de retrouver leur partenaire. Cela limitera leur reproduction, régulant ainsi la population visée et sa capacité de destruction des récoltes et/ou d’altération de la qualité des raisins.
Contrairement aux insecticides, cette confusion sexuelle n’affecte pas les autres insectes, car chaque espèce ne répond qu’à ses propres signaux chimiques.
Notre démarche consiste à ne pas avoir de résidus de pesticides non seulement dans nos vins et Bas-Armagnacs, mais également dans nos sols.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, le Domaine Tariquet a effectué, dès le début des années 2000, des sélections de nouveaux produits phytosanitaires associés à une méthode de filtration de l’eau de dilution et à une correction de son pH pour les traitements de la vigne. L’intention étant d’une part de diminuer la consommation de produits et d’autre part d’utiliser des produits moins impactants. Cela s’est fait progressivement au fil des ans grâce aux progrès des fabricants de produits et de matériel et à de très nombreux essais au domaine.
En appui de ces nouvelles pratiques, le Domaine Tariquet a eu recours en 2015 à une innovation technologique qu’il a été un des premiers à utiliser et à déployer sur l’ensemble de ses vignes en production : des panneaux récupérateurs. Ce sont des pulvérisateurs qui évitent que les produits ne se répandent dans l’atmosphère et sur le sol. Ce matériel restreint la pulvérisation grâce aux panneaux qui avancent de part et d’autre du rang de vigne tel un tunnel, confinant ainsi le produit de traitement à la surface foliaire. Ils autorisent une application beaucoup plus précise sur la plante et récupèrent le surplus de gouttes qui ne reste pas sur la plante. Cette technologie (utilisable dès la deuxième ou troisième année après la plantation, une fois les jeunes plants de vigne suffisamment hauts) combinée aux nouvelles méthodes amorcées dès le début du XXIème siècle, nous a permis d’atteindre une réduction de la quantité de produits de traitements de 50% en une quinzaine d’années.
Ces quelques exemples illustrent le principe de notre viticulture raisonnée qui s’applique à l’ensemble des parcelles de vigne du domaine tout au long de l’itinéraire cultural.
Lundi au Samedi
10h à 12h / 14h à 18h
Fermé Dimanche et jours fériés
Domaine Tariquet
32800 Eauze – France
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération