L’Armagnac est obtenu en distillant du vin. Ses qualités dépendent du vin distillé, qui lui-même dépend des raisins récoltés.
Le Domaine Tariquet est au cœur de l’Armagnac comme l’Armagnac est au cœur de l’histoire du Domaine Tariquet depuis son origine.
Eauze est la capitale de l’Armagnac, autour de laquelle se concentre, depuis des siècles, la production de cette eau-de-vie.
Qui, le premier, a eu l’idée de chauffer du vin blanc pour en extraire un alcool qui, en vieillissant, fera apparaître des fragrances, des parfums inattendus ? On en discute.
Il est probable que ce fut un apport des Arabes qui semblent avoir été les inventeurs de l’alambic ; à moins qu’il ne faille remonter plus avant dans l’Antiquité mésopotamienne ; on s’en servait pour obtenir des eaux florales, des huiles essentielles, des médicaments… ; les viticulteurs de Gascogne ont su en tirer un tout autre parti.
Il faut donc suivre les étapes que la tradition a établies depuis des centaines d'années. Tout commence avec le soin apporté à la culture des vignes. Plus les raisins seront expressifs, meilleur sera le vin qu'ils produiront et plus subtile sera l'eau-de-vie qu'on en tirera par la distillation.
A l’issue de la fermentation, les vins de « chauffe » sont conservés sur lies fines au froid et à l’abri de l’air en attendant d’être « chauffés » c’est-à-dire distillés. Ces lies en suspension transmettront à l’eau-de-vie, lors de la distillation, davantage d’arômes et de densité.
La dénomination géographique du Bas-Armagnac se situe sur la partie ouest du vignoble de l’Armagnac.
Ce terroir singulier se caractérise par la présence des Sables Fauves, des terres argilo-silicieuses composées de sables mélangés et colorées par des oxydes de fer. Les eaux-de-vie issues des fruits de ce terroir bénéficient d’une grande délicatesse qui fait la réputation des Bas-Armagnacs.
L’alambic en cuivre est l’outil séculaire de distillation.
En Armagnac, la distillation s’effectue très majoritairement de manière continue et en un seul passage. Nommée « distillation continue armagnacaise », elle est un des symboles forts de l’Appellation Armagnac. C’est la méthode de distillation employée au Domaine Tariquet.
Pratique rare, les alambics du domaine sont chauffés au feu de bois en recyclant les vieux piquets de vigne en acacia de la propriété.
Le vin ainsi chauffé jusqu’à ébullition libère des vapeurs, mélange d’alcool et d’arômes. Elles vont remonter par des tubulures, passer par un « col de cygne » pour se condenser dans un serpentin refroidi par le vin froid qui alimente continuellement l’alambic. Au contact de cette température froide, les vapeurs vont revenir à un état liquide. L’alchimie a opéré : l’eau de vie s’écoule de l’alambic en un mince filet.
Ce distillat ne deviendra Armagnac que par la suite, au contact du bois, lors de l’élevage en fût de chêne.
Il faut distiller cinq à six litres de vin blanc pour obtenir un litre d’eau-de-vie. C’est dire que l’évaporation dans l’alambic « consomme » une quantité considérable de vin produit lors des vendanges quelques semaines plus tôt. Ce volume de vin disparaît alors définitivement.
La distillation traditionnelle du domaine délivre en sortie d’alambic une eau-de-vie dont le degré d’alcool titre entre 53% et 56%. A contrario, dans l’univers des spiritueux, la plupart des autres méthodes de distillation atteignent 60% à 70% de degré d’alcool, et parfois davantage.
La spécificité de la distillation « armagnacaise » est donc de conserver davantage du vin d’origine. Cela se ressentira à la dégustation où l’on retrouvera la saveur du vin de « chauffe » et la personnalité de chaque cépage.
L’élevage, appelé aussi vieillissement, démarre juste après la distillation.
L’eau-de-vie fraîchement distillée est transparente. Pour devenir un Armagnac, elle doit impérativement être vieillie en fûts de chêne, comme le veut l’Appellation.
L’Armagnac, datant de plus de 700 ans, la plus ancienne eau-de-vie de France, porte en lui l’héritage de différentes civilisations : la vigne, implantée par les Romains l’alambic, apporté par les Arabes et le fût, un savoir-faire Celte.
Le fût (appelé aussi barrique), pensé à l’origine pour le transport, s’est avéré un formidable allié de l’eau-de-vie lorsqu’il est façonné avec du bois de chêne.
C’est également durant cet échange avec le bois de chêne qu’elle va s’enrichir de nouvelles notes aromatiques et tanins qui vont exalter les arômes du vin d’origine.
D’où l’importance de veiller à la façon dont les bois sont sélectionnés et dont les fûts sont fabriqués. Les douelles de nos barriques proviennent de chênaies françaises, principalement de l’Allier et de la Nièvre qui sont célèbres pour la finesse du grain de leurs bois, et sont assemblés par des tonneliers français dont le savoir-faire est reconnu mondialement.
Nous n’utilisons que des barriques à chauffe légère, dite chauffe blonde, afin d’une part de préserver les arômes délicats et subtils révélés par une seule distillation, d’autre part de ne pas marquer les eaux-de-vie par des arômes trop toastés.
L’eau-de vie va acquérir sa couleur ambrée, qui caractérise l’Armagnac, au contact des barriques dans lesquelles elle va demeurer pendant des années.
Au Domaine Tariquet, nous utilisons des barriques de 400 litres (la « pièce » armagnacaise), ainsi que des barriques de 228 litres (la « pièce » bourguignonne) peu usitées dans la région. Les unes et les autres vont dormir dans plusieurs chais séculaires consacrés à l’Armagnac. Chaque chai a sa particularité, non seulement patrimoniale qu’il a fallu restaurer ou conserver, mais aussi hygrométrique . Et ce dernier point est essentiel parce qu’il joue sur la personnalité et le style de l’armagnac qui y est conservé.
On pénètre dans les chais où vieillit l’armagnac avec le sentiment d’entrer dans un autre espace et dans une autre dimension temporelle. L’odeur enveloppante du bois des barriques plonge le visiteur dans une atmosphère raffinée.
Au fil des ans, l’alcool, très volatile, s’évapore à travers le bois de la barrique. Par conséquent, le degré d’alcool et le volume d’eau-de-vie diminuent. Cette perte de volume est ce que l’on appelle, si poétiquement, la part des anges. Les anges sont d’ailleurs de grands amateurs d’eau-de-vie : leur part s’élève à 2% par an environ, soit un cumul conséquent sur 10 ou 20 années d’élevage.
Nos différents chais abritent près de 5.000 barriques et une vingtaine de foudres, soit l’équivalent de 20 à 25 années de ventes annuelles en stock.
On retrouve ici la philosophie du Temps Long de la famille Grassa : se projeter dans l’avenir et se soucier des générations à venir.
Tout au long de l’élevage, il faut déguster régulièrement l’Armagnac, tous les 12 à 24 mois, pour en connaître l’évolution et préparer les sélections pour les assemblages à venir.
Au domaine, les fûts sont vidés et remplis tous les 24 mois. Cette pratique consiste à aérer l’Armagnac en le transvasant d’une barrique à une autre. Au fur et à mesure de l’affinage, les équipes des chais transfèrent l’Armagnac dans des barriques de plus en plus âgées dont le bois libère moins de tanins et d’arômes tout en continuant à apporter de la patine et du rancio.
Cet élevage, savoir-faire familial, confère aux eaux-de-vie à la fois structure, élégance, et finesse.
Selon les styles et profils, les différents Bas-Armagnacs du domaine vont rester patiemment de 3 à 30 ans en fûts avant d’être mis en bouteilles.
Lundi au Samedi
10h à 12h / 14h à 18h
Fermé Dimanche et jours fériés
Domaine Tariquet
32800 Eauze – France
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération