L’alambic en cuivre est l’outil séculaire de distillation.
En Armagnac, la distillation s’effectue très majoritairement de manière continue et en un seul passage. Appelée « distillation armagnacaise », elle est une spécificité de l’Appellation. C’est la méthode de distillation employée au Domaine Tariquet.
Pratique rare, les alambics du domaine sont chauffés au feu de bois en recyclant les vieux piquets de vigne en acacia de la propriété.
Le vin ainsi chauffé jusqu’à ébullition libère des vapeurs, mélange d’alcool et d’arômes. Elles vont remonter par des tubulures, passer par un « col de cygne » pour se condenser dans un serpentin refroidi par le vin frais qui alimente continuellement l’alambic. La différence de température donne à ces vapeurs un état liquide. L’alchimie a opéré : l’eau de vie s’écoule de l’alambic en un mince filet. Elle titre entre 53° et 54° degré d’alcool : il faut environ cinq litres et demi de vin pour obtenir un litre d’eau-de-vie.
Ce distillat ne deviendra Armagnac que par la suite, au contact du bois lors de l’élevage en fût de chêne.
Les alambics du domaine sont chauffés au feu de bois en recyclant les vieux piquets de vigne de la propriété.
Jadis, on avait recours au « bouilleur » ambulant, ainsi appelait-on celui qui allait de vignoble en vignoble avec son alambic.
Depuis 1985, le Domaine Tariquet possède son propre alambic conforme à la tradition armagnacaise, fabriqué localement à Condom. Auquel s’est ajouté, en 2016, un second alambic, fabriqué sur le modèle du premier, toujours par le même artisan chaudronnier.
La distillation réclame une attention de tous les instants. C’est un travail de longue haleine, de novembre à janvier, au cours duquel les équipes se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, pour veiller aux « fourneaux » et aux réglages minutieux de ces instruments de cuivre.
Cette audace, cet attachement à l’innovation sont dans les gènes de la famille Grassa qui a toujours su allier savoir-faire et ouverture à la modernité. Les récompenses ne tardent pas puisque Classic remporte dès son premier millésime une médaille d’Or avec Félicitations du Jury à Montpellier en 1983. Il en sera de même les deux années suivantes. En 1987, Classic est élu « Vin de l’Année » à Londres.
Progressivement, des cavistes et des restaurateurs avant-gardistes décident de donner au Domaine Tariquet toutes ses chances. Ce vin blanc séduit en Angleterre et aux Etats-Unis, ce qui le lance à l’international.
Depuis 1982, Classic est la cuvée emblématique du domaine et l’Ugni blanc en est toujours le cépage prédominant.
Le document le plus ancien remonte à l’année 1683 : il prouve qu’à cette date on y produisait déjà de l’eau-de-vie d’Armagnac. On retrouve dans ces archives une autorisation aux fermiers d’utiliser du bois pour alimenter les « chaudières » du domaine et qui permettront de « convertir le vin en eau-de-vie »
Le Domaine Tariquet a vécu, avec des hauts et des bas, de la polyculture et de l’élevage qui dominent dans la région, ainsi que de la vigne. Et c’est en 1912 que son destin change.
Dans les années 1880, comme nombre de ses compatriotes ariégeois du Piémont pyrénéen, Pierre Artaud embarque à bord d’un paquebot transatlantique pour les Amériques afin d’y tenter l’aventure et mener une vie moins rude que dans les montagnes.
Montreur d’ours
Il arrive aux Etats-Unis pour présenter son spectacle à de plus vastes publics. Il remporte un certain succès et se constitue quelques économies.
Au cours d’un de ses voyages en France, il découvre le Domaine Tariquet, à Eauze, dans le Gers.
On comprend qu’il ait été séduit par cette gentilhommière, à la fois simple et élégante avec son corps de logis rectangulaire, même si elle n’était pas dans l’état où nous la voyons aujourd’hui. Un rez-de-chaussée surmonté d’un étage sous combles et flanqué de deux tours. Chambranles de pierre de taille blanche qui entourent les portes et les fenêtres, crépi clair doré sous le soleil.
Vient la Grande Guerre. Jean-Pierre n’hésite pas à revenir se battre ; gravement blessé, il ne rentrera à New York qu’en 1919 et retrouvera enfin son épouse, Pauline, qui pendant toutes ces années n’a jamais manqué l’arrivée du bateau en provenance du Havre.
En 1922, Jean-Pierre et Pauline reviennent définitivement en France pour rejoindre le Domaine Tariquet. Leur fille Hélène naîtra au domaine en 1925.
Jean-Pierre et Pauline Artaud.
Hélène grandit au domaine et croise Pierre Grassa, fils des fermiers voisins. La famille de Pierre, originaire d’Espagne, a participé au creusement du tunnel du Somport dans les Pyrénées avant de s’installer dans le Gers. Pierre a roulé sa bosse entre Eauze et Bordeaux ; il sera garçon vacher puis coiffeur. Sportif et mélomane, il n’hésite pas à faire le trajet à bicyclette entre Eauze et Bordeaux, où l’attire tout spécialement le Grand-Théâtre et ses opéras.
Mobilisé en 1939 lors de la Seconde Guerre mondiale, il sera fait prisonnier. Libéré après une période de captivité, il revient à Eauze où il rejoint les rangs de la Résistance.
La paix retrouvée, Hélène et Pierre Grassa se marient en 1946 et s’installent au Domaine Tariquet.
La famille Grassa est fondée et son histoire se mêle dès lors intimement au développement du Domaine Tariquet.
reprennent ensemble les rênes du domaine ; à cette époque, la culture du maïs a le vent en poupe mais ils souhaitent redonner à la production d’armagnac l’ampleur qu’elle mérite, tout en maintenant l’élevage et la polyculture. C’est un projet auquel ils veulent donner toutes les chances de se réaliser ; ce n’est pas un hasard si le premier tracteur du Gers – heureuse retombée du plan Marshall – arrive au Domaine Tariquet.
Les valeurs de la famille, la complicité, le goût du travail, l’attrait pour la modernité, le sens du respect de la terre, sont partagés par les parents et les enfants. Très tôt, Hélène et Pierre accompagnent et transmettent à Maïté et Yves la gestion du domaine alors que ces derniers ont à peine 25 ans.
Cette quatrième génération décide de se consacrer à la culture de la vigne.
L’Armagnac, commercialisé jusqu’alors uniquement en barriques à des négociants, est désormais mis en bouteille au domaine. Dès 1972, Maïté sillonne l’hexagone pour faire découvrir ces flacons d’Armagnac à des cavistes et des restaurateurs.
1982 : un pari audacieux.
Yves, vigneron passionné, a l’idée de créer un vin blanc sec et frais à partir d’un cépage historiquement dédié à l’Armagnac, l’Ugni blanc.
Le cépage Ugni blanc, historiquement dédié à l’Armagnac : cépage prédominant de la cuvée Classic.
Cette audace, cet attachement à l’innovation sont dans les gènes de la famille Grassa qui a toujours su allier savoir-faire et ouverture à la modernité. Les récompenses ne tardent pas puisque Classic remporte dès son premier millésime une médaille d’Or avec Félicitations du Jury à Montpellier en 1983. Il en sera de même les deux années suivantes. En 1987, Classic est élu « Vin de l’Année » à Londres.
Progressivement, des cavistes et des restaurateurs avant-gardistes décident de donner au Domaine Tariquet toutes ses chances. Ce vin blanc séduit en Angleterre et aux Etats-Unis, ce qui le lance à l’international.
Depuis 1982, Classic est la cuvée emblématique du domaine et l’Ugni blanc en est toujours le cépage prédominant.
Au début des années 80, le domaine comprend une centaine d’hectares de vignes, pour atteindre près de 400 hectares au milieu des années 90.
Maïté, en plus de la gestion quotidienne du domaine, n’a pas peur d’aligner les kilomètres, d’abord au volant de sa 4L, puis à celui de sa Golf. Elle continue de sillonner la France pour proposer aux cavistes, aux épiceries fines et aux restaurants, l’Armagnac et les vins blancs du domaine.
Yves et Maïté forment un duo d’une belle complémentarité, guidé par une vision partagée du long terme et l’habileté à toujours se remettre en question.
Armin et Rémy, les fils d’Yves, ont vécu au domaine depuis leur naissance. Ils ont joué dans les vignes, participé aux vendanges, grimpé sur les tracteurs comme sur de fiers coursiers, ils se sont imprégnés des valeurs qui étaient celles de leur famille.
Après leurs études spécialisées en viticulture et œnologie en France et à l’étranger – les voyages forment la jeunesse, comme on le sait –, ils reviennent à Eauze et rejoignent l’exploitation familiale.
A l’instar de Maïté et Yves, ils sont très jeunes lorsqu’ils prennent le relais en 2005, ils ont 28 et 29 ans. Selon l’adage qu’on affectionne dans la famille Grassa « les jeunes chênes ne poussent pas à l’ombre des vieux chênes ».
En 2005, la propriété comptait 750 hectares de vignes, qu’Armin et Rémy ont développé pour atteindre 1 125 hectares en production aujourd’hui. Une dimension atypique pour un seul et même domaine viticole.
Les vins et Bas-Armagnacs du Domaine Tariquet sont tous issus exclusivement des vignes de la propriété familiale. La famille Grassa, vigneron indépendant, tient ainsi à rester propriétaire-récoltant.
Les équipes du domaine réalisent directement toutes les étapes de production, de la plantation du cep de vigne jusqu’à la mise en bouteille.
Cette maîtrise garantit la personnalité et le style des vins et Bas-Armagnacs de la propriété, millésime après millésime.
Lundi au Samedi
10h à 12h / 14h à 18h
Fermé Dimanche et jours fériés
Domaine Tariquet
32800 Eauze – France
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération